lundi 25 juin 2012

Faust

d'Alexandr Sokurov, avec Johannes Zeiler, Anton Adasinsky et Isolda Dychauk (2h14).

Librement adapté de la pièce de Goethe, ce Faust est la dernière partie de la tétralogie consacrée par le réalisateur aux dictateurs du XXème siècle. Après Moloch, Taurus et Le Soleil consacrés respectivement à Hitler, Lénine et l'empereur Hirohito, Sokurov s'intéresse ici aux errances du Dr Faust qui peine à donner un sens à sa vie.

Ce film d'une mise en scène magistrale a été récompensé par un Lion d'Or à la Mostra de Venise 2011 présidée par Darren Aronofsky (Requiem for a dream, Black Swan). Le style très surprenant utilisé par le réalisateur pour traduire ce conte populaire à l'écran lui donne un côté à la fois surréaliste et fantastique qui sert très bien l'histoire son côté métaphysique.

La séquence dans l'antre du Diable et l'épilogue du film tourné en Islande sont en ce sens très révélateurs de la maîtrise esthétique du réalisateur. De plus, les distorsions d'image déjà utilisées par le réalisateur dans son film Mère et fils apportent un effet d'étrangeté qui font éprouver au spectateur le malaise ressenti par le Dr Faust.

Alors oui, Faust est un film exigeant, comme la pièce de Goethe, d'ailleurs. Par certains côtés provocateur (je pense à la scène d'introduction du film) et dans tous les cas novateur. Il est également imprégné d'images et d'ambiances picturales qui rappellent fortement les peintures de l'école flamande et les réalistes allemands.

Bref, cette nouvelle adaptation de Faust possède assurément une beauté plastique à apprécier en tant que telle.

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